Serge N’guessan, le Directeur Afrique centrale de Banque africaine de développement (BAD) a récemment exprimé l’intérêt de l’institution bancaire à investir aux côtés du gouvernement camerounais pour la réalisation de ce tronçon routier qui lie la région de l’Adamaoua à celle du Nord.
La Banque africaine de développement (BAD) qui finance déjà à 85% la construction du tronçon routier Bogo-pouss (63 km) évaluée à 60 milliards de Fcfa dans l’Extrême-Nord, se positionne pour financer le projet de réhabilitation de la route Ngaoundéré-Garoua (242 km) qui lie la région de l’Adamaoua à celle du Nord. L’intention a récemment été dévoilée par Serge N’guessan, le Directeur Afrique centrale de l’institution bancaire panafricaine. « Nous avons, l’année passée (2023, Ndlr), approuvé à peu près 150 millions d’euros (98, 7 milliards de Fcfa) pour la réhabilitation du corridor Maroua jusqu’ à la frontière du Tchad. Nous étions en échange avec le gouvernement pour voir Ngaoundéré-Garoua. Nous avons remis ce tronçon sur la table avec le ministère des Travaux publics pour voir dans quelle mesure la BAD peut continuer à appuyer le gouvernement (camerounais) pour réaliser urgemment cette route », a-t-il confié dans une interview accordée à nos confrères de Bougna.
Le projet de réhabilitation du tronçon Ngaoundéré-Garoua bénéficie d’ores et déjà de deux potentiels bailleurs de fonds après le Fonds saoudien de développement (FSD) qui, le 11 avril 2023 à Yaoundé, promettait d’investir 134 milliards de Fcfa notamment sur le linéaire pont Salah-pont de la Bénoué (112 km). Pour l’heure, on n’a certes pas de précisions sur l’évolution de cet engagement financier mais des sources proches du dossier confirment que le FSD est toujours en course.
La passation de marché s’annonce en mode gré-gré si l’on s’en tient à la correspondance du Secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh adressée le 31 octobre 2023 au ministre des Travaux publics Emmanuel Nganou Djoumessi, attribuant le marché à une entreprise portugaise. « D’ordre de monsieur le président de la République, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir : attribuer à l’entreprise Mota Engil, conformément à la règlementation en vigueur, l’exécution des travaux de la route Ngaoundéré-Garoua, longue de 242 kilomètres, au montant de 282,7 milliards de Fcfa TTC ; contractualiser une mission de contrôle, en procédure d’urgence », pouvait-on lire.
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Au ministère des Travaux publics, on rassure que « le plan de travail annuel 2024 prévoit le démarrage des travaux de reconstruction de cette section de la Nationale 1 au courant de cette année. Le respect de cette échéance est adossé sur les diligences liées à l’exécution du planning du projet ». Cependant, le programme d’investissement prioritaire (PIP) publié par le ministère de l’Economie prévoit plutôt le lancement du projet « à partir de 2025 » pour une durée de 03 ans (jusqu’en 2028).
Ecomatin