CEMAC : Les investisseurs boudent les premiers Bons du Trésor de la Banque centrale

La toute première émission de “Bons BEAC” sur le marché des titres publics de la CEMAC a été déclarée infructueuse ce 14 février. A travers cette opération lancée le 9 février dernier, la Banque centrale espérait capter jusqu’à 50 milliards FCFA auprès des établissements de crédits de la région, au taux fixe de 3,50% sur une maturité de 28 jours.

Le désintérêt des banques commerciales pour ce nouvel instrument peut être dû au fait que le marché propose des offres mieux rémunérées notamment des BTA de 13 semaines au prix moyen de 6,2% proposés par les Trésors publics. Bien plus, les offres de la BEAC sont soumises à une conditionnalité qui est susceptible de refroidir l’engouement des investisseurs : “ne pas solliciter de facilités de la banque centrale durant la période de maturité de l’instrument émis”.

Voir aussi : CEMAC : La BEAC va émettre ses premiers titres de créances en vue de contrer la surliquidité bancaire

Il faut dire que les “Bons BEAC” sont de nouveaux instruments financiers de la Banque centrale dont l’émission sur le marché des titres publics a été approuvée en décembre dernier par le comité de politique monétaire (CPM). L’objectif pour la BEAC étant d’absorber efficacement les liquidités excédentaires du système bancaire accusé d’entretenir l’inflation dans la région. La Banque centrale avait opté pour ces instruments financiers après s’être rendue compte que ses opérations classiques de ponctions de liquidités étaient inefficaces face à un système bancaire imperméable aux différentes orientations de la politique monétaire.

Voir aussi : CEMAC : La BEAC admet une faible transmission de sa politique monétaire sur l’économie réelle

La surliquidité ici se traduit par une trésorerie “excédentaire” (7 684 milliards de FCFA en hausse de 44 %) qui représentait 35% du total bilan à fin juin 2023. De même, les réserves libres ou liquidités oisives des banques de la CEMAC, se chiffraient à 955,7 milliards FCFA à la même période. Cet argent représente les sommes que les banques ont en trop après avoir constitué les réserves obligatoires.

Cédrick JIONGO

La Rédaction

Publié le 16/02/24 14:18

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