Une résolution du conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale a approuvé la validation d’une nouvelle taxe communautaire sur le transport aérien dans les six Etats membres dès juin prochain. Celle-ci devrait entraîner une augmentation des prix des billets d’avion à l’international et dans la sous-région.
En marge de l’examen du projet de budget des institutions et organes de de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC) pour l’exercice 2024, les ministres des Finances, du Budget et du Plan de la sous-région, ont planché sur les textes d’approfondissement de l’intégration régionale. Ainsi, entre autres textes communautaires adoptés par la 41ème session du conseil des ministres de l’UEAC, il y a l’approbation de la création de la redevance de sécurité aérienne régionale.
Selon les commissaires et les experts de la CEMAC, la nouvelle redevance communautaire permettra à la Commission de la Cemac ainsi qu’à l’Agence de supervision de la sécurité aérienne en Afrique centrale (ASSA-AC), de combler le déficit de financements auxquelles ces deux institutions font face. D’après les transporteurs aériens réunis au sein de leur Association, la nouvelle taxe qui s’appliquera dès juin 2024 sur les vols régionaux à hauteur de 1 200FCfa par billet d’avion et 2 200Fcfa pour les vols extracommunautaires, aura un impact sur le coût du billet d’avion de 0,4%. Toutefois, le transport domestique dans les six Etats membres que sont le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad est exempté de cette redevance.
La forte inflation qui s’est emparée des pays de la sous-région reste cependant à craindre. Mais, pour les responsables communautaires qui semblent avoir pris des dispositions pour la contenir, celle-ci sera négligeable dans le secteur. Les ressources générées par cette taxe permettront à l’ASSA-AC de disposer de structure forte avec des règlements bien suivis. Ce qui va entraîner davantage de discipline au sein des acteurs du transport aérien dans la sous-région grâce à la veille règlementaire à la mise en place d’une politique de formation du personnel technique rigoureuse. L’Agence, à ce sujet, indique que dès 2025, une bonne partie du budget dédié à la formation des cadres du secteur aérien sera assurée par ses caisses.
Ainsi par exemple, avec une moyenne de 1,4 million de passagers transportés au Cameroun en 2022, la taxe pourrait rapporter environ 3,080 milliards de Fcfa rien qu’au Cameroun. Au Congo, la douzaine de compagnies aériennes qui desservent le pays réalise une moyenne de 900 mille à plus d’un million de passagers transportés depuis 2016. Toute chose qui, calculette en main, pourrait générer un peu plus de deux milliards de Fcfa pour l’ASSA-AC et la Commission de la CEMAC.
Quant au Gabon, avec 428 mille passagers transportés en 2021, le Gabon pourrait générer pas mois de 941 millions de Fcfa. Ce chiffre est en baisse par rapport aux années d’avant le Covid-19, s’établissait à 588 710 passagers en 2019. Une perspective qui pourrait générer plus de 1,295 milliard de Fcfa.
En plus de l’amélioration de la sécurité aérienne en zone Cemac, la formation et l’augmentation du nombre de personnels technique de l’aéronautique civile qualifié, la Commission de la Cemac entrevoit également l’attractivité de la sous-région en termes de transport aérien.
Mais, la Cemac ne compte actuellement que très peu de compagnies aériennes homologuées au niveau international. Le Congo par exemple, a vu toutes ses compagnies aériennes privées d’exploitation du ciel européen : Canadian Airways Congo, Equaflight Services, Equajet, Trans Air Congo et même la récente Société Nouvelle Air Congo, ont été black-listés par l’Union Européenne. Le Gabon, le Cameroun ou encore la Guinée équatoriale disposent de transporteur aérien. Mais le marché reste dominé par des sociétés extracommunautaires.
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