République centrafricaine : les autorités tablent sur un taux de croissance de 2,7% en 2024

Le PIB du pays devrait connaître sa plus forte progression depuis 2019. Le Comité national économique et financier prédit une accélération des activités économiques et un recul de l’inflation au-dessous du seuil communautaire de 3% cette année.

Après quatre années d’atonie, le PIB de la République centrafricaine (RCA) devrait bondir à 2,7% en 2024, contre à peine 0,8% en 2023. Si ces projections venaient à se confirmer en fin d’année, la croissance dans ce pays économiquement sinistré enregistrerait ainsi sa plus forte progression depuis 2019 où elle s’était établie à 3,1%, avant de s’effondrer à 0,9% l’année suivante, principalement à cause de la survenue du Covid-19. La session ordinaire du Comité national économique et financier (Cnef), présidée hier mercredi à Bangui par le ministre des Finances et du Budget, Hervé Ndoba, à laquelle a pris part par visioconférence le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), Yvon Sana Bangui, qui est de nationalité centrafricaine, anticipe une amélioration des perspectives macroéconomiques dans le pays, caractérisées par une accélération des activités économiques.

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Cette instance prédit par ailleurs une détente des pressions inflationnistes qui devraient repasser pour la première fois à 2,7% depuis 5 ans, c’est-à-dire, en dessous du seuil tolérable de 3% admis au sein de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Elle table également sur le maintien du niveau du déficit budgétaire, base engagement, hors dons à 9,9% du PIB (en valeur absolue, ce déficit global devrait s’établir à un peu plus de 28 milliards de Fcfa, ainsi que projeté par le gouvernement dans la loi de finances du présent exercice).

Le Cnef prévoit cependant une augmentation du déficit du solde extérieur courant, dons inclus, qui passerait de 7,1% du PIB en 2023 à 8,1% du PIB cette année. Sur le plan monétaire, la masse monétaire progresserait de 3,4%, en liaison essentiellement avec la forte augmentation des avoirs extérieurs nets. Il faut noter qu’en 2022, ces réserves avaient enregistré une forte contraction (-102%) en glissement annuel d’après le ministère français de l’Économie, contraction corrélée selon le Fonds monétaire international (FMI) avec la baisse des financements extérieurs et la hausse des prix des importations.

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Du reste, la conjoncture économique en RCA, à fin décembre 2023, fait souffler un léger vent d’optimisme, lié notamment à la poursuite de la stabilisation de la situation sécuritaire sur l’ensemble du territoire national, la conclusion d’un programme avec le FMI appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) et la reprise des financements extérieurs de la part des partenaires techniques et financiers. Il est à noter, sur ce plan, que les réformes engagées ces dernières années par la Centrafrique ont permis la conclusion en avril 2023, avec l’institution financière internationale, d’un programme de 3 ans (2023-2026) doté d’un financement de près de 107 milliards de Fcfa.

La reprise avec le FMI a aussi facilité : le réengagement de la Banque mondiale à travers son opération de financement des dépenses récurrentes de l’État (2023-2024), dotée de 50 millions de dollars américains, soit l’équivalent de 29 milliards 400 millions de Fcfa, en plus de son engagement à travers le financement des projets de développement socio-économique ; la mise en place de l’appui budgétaire programmatique de la BAD (2023-2024), à travers son programme d’appui à la consolidation des réformes économiques et sociales et la mobilisation accrue de ressources sur le marché financier domestique à hauteur de 100 milliards de Fcfa.

Ecomatin

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