Centrafrique :  pourquoi « RcaFinances », le nouveau – né des médias en ligne centrafricains ?

 

L’année 2024 s’ouvrira avec l’apparition d’un nouveau – né dans le monde des médias centrafricains en ligne. Il s’appelle « RcaFinances » et figure déjà dans l’index Google. Son adresse URL est la suivante : https://www.rcafinances.net

RcaFinances est l’aboutissement d’un projet cogité en 2014 par les journalistes Ferdinand Samba, Patrick Stéphane Akibata, respectivement directeur de publication du Journal « Le Démocrate », du Journal « Le Charpentier », et moi – même, directeur de publication du Journal « Transparency », suspendu en 2015 par le Haut Conseil de la Communication dirigé par M. Richard Pouambi, sur instructions du gouvernement, pour ses articles « gênants et très critiques ».

 Ayant payé chèrement le prix pour  la liberté par leur arrestation, les tortures physiques et morales infligées, les humiliations subies par leurs familles, et leur passage dans les geôles de la tristement célèbre prison de Ngaragba, ces géants de la presse écrite centrafricaine n’avaient de cesse « de porter la plume dans la plaie » et de décrier la mal – gouvernance qui avait caractérisé et continuent de marquer la gestion des affaires de la cité dans notre pays. De ce fait, en lançant RcaFinances, non seulement nous avons décidé de traduire en actes ce que ces « Combattants de la Liberté » avaient de meilleur projet à offrir à la République en enrichissant le cercle des médias centrafricains, mais surtout nous avons voulu, en leur mémoire, faire de ce nouveau site en ligne, une réponse à une forte demande des Centrafricaines et des Centrafricains, dans les domaines très spécifiques des finances publiques et de l’économie.

Ainsi donc, RcaFinances aura principalement pour missions essentielles de combler cette lacune, au même titre que certains journaux en ligne tels que « Ecomatin, Ecofinances, Investir, la Tribune, etc… » et de traiter uniquement de toutes informations liées à la situation budgétaire, financière et économique de la République centrafricaine, sous – régionale, régionale, et continentale. A l’exemple des autres organes cités ci – dessus, il se veut une source fiable et incontestable d’informations et de données en temps réel sur la santé budgétaire, financière, économique et sociale de notre pays, une caméra sur la gestion des finances publiques, une vraie projection critique sur la gouvernance financière, institutionnelle et locale, et un terreau chargé de propositions. Pour ce faire, l’accroche fondamentale qui régira la ligne éditoriale de RcaFinances est définie ainsi qu’il suit : « Une bonne gouvernance économique peut étouffer la corruption, faire croître l’économie, augmenter le taux d’épargne de l’économie et attirer des investissements directs étrangers ».

Créée grâce aux financements de deux compatriotes, un grand opérateur économique et un banquier de renommée nationale, sous – régionale, régionale et continentale, RcaFinances est apolitique, objectif, constructif et porteur de projets de société. Tout naturellement, il traitera des banques, des entreprises, des opérateurs économiques et des initiatives locales pour le développement socio – économique de nos préfectures, nos sous – préfectures, nos communes et nos villages. En effet, comme l’ont pensé ses feus illustres fondateurs, RcaFinances se donnera comme objectif principal la Réforme des finances publiques, symbole d’une mutation plus vaste de tout l’appareil étatique, qui devra s’accomplir chaque jour dans l’administration centrafricaine, dans le souci d’une optimisation de l’utilisation des ressources et de l’efficacité́ des politiques publiques.

Cet objectif repose sur l’idée fondamentale selon laquelle l’évolution permanente de la société, les attentes des citoyens et la situation des finances publiques conduisent inéluctablement à rechercher un mode de gestion plus lisible, plus efficace et plus performant. Dans certains pays avec lesquels la République centrafricaine avait accédé à l’indépendance dans les années 60, ce changement est amorcé. Sa nécessité est avérée. Il est inévitable partout. A cet effet, RcaFinances travaillera à s’imposer comme la tête d’une locomotive pouvant sortir notre beau et très riche pays de sa situation de paupérisation avancée pour le propulser dans le concert des nations civilisées. Cela est possible, car les aspirations légitimes et de plus en plus fortes des contribuables relativement à un service public de qualité, la pression de plus en plus importante pour la viabilité des finances publiques et l’évolution du contexte international sont autant d’éléments astreignant les pouvoirs publics à plus de rigueur, d’efficacité́ et d’efficience dans la conduite des affaires publiques.

En conséquence, devient alors une impérieuse nécessité, l’adoption d’une démarche de gestion publique garantissant une meilleure mobilisation de ressources et plus de maîtrise et d’efficience dans les engagements des dépenses publiques, pour de meilleurs résultats de développement. C’est pour cette raison que la réforme budgétaire constitue aujourd’hui un défi à relever pour améliorer la gouvernance financière et répondre aux nouvelles exigences de l’environnement du secteur public. Elle est considérée comme un levier de modernisation de l’État et vise à l’atteinte des principaux objectifs suivants : Renforcer l’utilité et l’efficacité des dépenses publiques avec l’amélioration de la qualité des services publics; Améliorer les principes de la performance, de la responsabilisation et de la reddition des comptes au sein du système budgétaire; Promouvoir la place du parlement dans le débat budgétaire et dans le contrôle et l’évaluation des finances et des politiques publiques; Renforcer la transparence de l’action publique et promouvoir la qualité de l’information budgétaire offerte au parlement et aux citoyens.

« A réforme exceptionnelle, mise en œuvre exceptionnelle ». A ce  titre, RcaFinances se chargera de préparer les mentalités et l’opinion nationale et internationale à exiger l’élaboration consensuelle de cette Réforme des finances publiques et sa traduction en un document stratégique et opérationnel, devant être avalisé au plus haut niveau de l’Etat. Pilotée par des instances clairement identifiées, cette réforme mobilisera l’ensemble de l’appareil étatique pour favoriser les conditions d’émergence d’une gestion publique orientée vers les résultats. Comme toute réforme de cette envergure, sa réussite sera conditionnée par l’adhésion des acteurs et l’appropriation effective des nouvelles pratiques et de la nouvelle culture managériale qui en découleront. Pour répondre à ce défi, les autorités devront mettre en place une démarche et un dispositif de conduite du changement, comportant notamment, une stratégie de communication, un plan de formation, un accompagnement et un suivi des transformations du système.

Comme vous pouvez l’imaginer, RcaFinances constituera un véritable levier de lutte démocratique pour la défense de la transparence dans la gestion de nos finances publiques, comme une condition sine qua non de la gouvernance de l’action publique. Au-delà de l’amélioration de la gouvernance, la transparence des finances publiques reste et demeure  un enjeu majeur de la démocratie. Sa concrétisation se base d’une part, sur l’adoption de nouveaux principes des finances publiques comme le principe de la sincérité selon lequel les comptes de l’Etat et les hypothèses qui président à l’élaboration des lois de finances doivent être cohérents, et d’autre part, sur l’institution de nouvelles règles financières visant à la maîtrise du déficit budgétaire et une meilleure appréciation du patrimoine de l’Etat et sa situation financière.

En conclusion, l’application de ces idées simples nécessite d’attirer l’attention du public sur les stratégies de mise en œuvre de ces actions à travers une action collective. Pour que cela soit efficace, une stratégie de communication doit être conçue en utilisant les plateformes de médias sociaux pour créer des connaissances communes et coordonner les efforts de lutte contre les violations des règles budgétaires, les actes de détournements, la gabegie, les pratiques de clientélisme, et la corruption de bas en haut. Outre l’implication des citoyens dans la lutte contre la corruption, d’autres actions doivent être entreprises pour compléter ce contrôle de la corruption. Par exemple, l’augmentation des salaires des fonctionnaires peut réduire la corruption si elle s’accompagne d’une application plus stricte ou d’efforts visant à modifier les normes permissives à tous les niveaux du processus décisionnel.

Une presse libre est aussi essentielle pour alerter et dénoncer la mal – gouvernance, les irrégularités manifestes, et surtout la corruption et catalyser le soutien aux réformes. C’est pourquoi, les médias ne doivent pas être contrôlés par le gouvernement ni appartenir à des personnes simplement mues par leurs propres intérêts. En ce sens, l’Assemblée nationale devrait adopter un projet de loi sur l’accès à l’information visant à « renforcer la gouvernance et la transparence tout en garantissant à tous les citoyens l’accès aux informations détenues par les entités publiques », conformément à la loi portant Code de Transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des Finances Publiques en RCA.

Une surveillance et une application plus strictes par des autorités anti-corruption dédiées et autonomes peuvent  aussi être efficaces dans la lutte contre la corruption. Ce leadership efficace très important incombera à RcaFinances et sera nécessaire pour conduire le changement dans les normes de corruption du haut vers le bas, et coordonner les efforts ultérieurs des citoyens ordinaires. Les actions suggérées par les citoyens centrafricains pourront restaurer la confiance dans les institutions nationales à court, moyen et long terme. Cela créera un climat dans lequel l’état de droit est respecté et de meilleures normes de comptabilité de l’information promues pour dissuader les comportements corrompus et éviter la destruction des activités génératrices de revenus et créatrices de richesse dans le pays. Ces réformes devront se produire au niveau individuel, au niveau communautaire et au niveau des politiques publiques pour qu’elles soient efficaces.

Donon Imangué

 

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