Centrafrique : Marie Claire Bitouanga pour une industrialisation nécessaire et indispensable…

Marie Claire Bitouanga pour une industrialisation nécessaire et indispensable…

SANGO COIN ET DEVELOPPEMENTECONOMIQUE : L’imparable et nécessaire industrialisation. Pouvez-vous nous faire un rappel des précédentes publications ? Depuis la nuit des temps, l’évolution de l’économie a débuté par la cueillette, puis l’agriculture, et au fur et à mesure de l’évolution démographique, l’agriculture s’intensifie et devient extensive avec l’apparition de la culture attelée.

Des besoins nouveaux apparaissent, tels que la main d’œuvre, les techniques de conservation, le stockage et les besoins de transformation en produits finis ou semi-finis. Pour cela, il y a donc nécessité de rentrer dans un processus de mécanisation puis d’industrialisation.

La colonisation, naturellement, en arrivant en 1884, avait donc mis plus l’accent sur l’agriculture que sur l’industrie, puisque l’agriculture est le point de départ de l’industrialisation : les premières usines seront celles de la transformation des produits agricoles. L’industrie de transformation exige une agriculture intensive, des matières premières d’industrie que sont, le coton, le café, la pâte à papier, les oléagineux, les fibres à sac….

Dans un premier temps, les marchés nationaux étaient très petits pour absorber toutes les productions des usines. Dans un second temps, les surplus de production seront exportés vers les pays voisins.

Pour cela, il serait judicieux d’adopter des politiques régionales et sous régionales, par des accords inter Etats, en tenant compte des avantages comparatifs, tel pays producteur de tel produit se spécialisera dans la production de ca produit pour l’exporter vers les autres Etats de la région et vice versa, spécialisant ainsi chaque Etat dans une production. Les autres Etats servent de marché pour le pays producteur.

L’industrie lourde, celle de la transformation des minerais de fer, les industries métallurgiques d’acier ou d’aluminium nécessitent de très gros investissements que les Etats africains n’avaient pas, ce qui a fait dire à Pierre KALCK que « si les minerais africains sont nécessaires à l’Europe, la technique européenne est nécessaire à l’Afrique. »Les premières industries urgentes et nécessaires demeurent les industries agro-alimentaires, pour réduire rapidement les importations de jus de fruits, de confitures et de conserves de toutes sortes.

L’industrialisation permet de transformer les matières premières en produits finis ou semi finis. Cette industrialisation va d’abord satisfaire les besoins locaux et fournir la main d’œuvre et introduire la notion de travail et de rémunération.

Le surplus de production sera exporté vers les pays voisins. Les états rentrent ainsi de plein pied dans les échanges internationaux, fournisseurs de ressources en devises, comme nous l’avons déjà vu et alimentant les caisses du Trésor Public.

L’industrialisation constitue le secteur secondaire de l’économie. En préambule à l’industrialisation de l’Oubangui-Chari, le colonisateur a pensé à juste titre, à construire une usine de production d’électricité pour faire fonctionner les machines-outils et les usines mais aussi pour les besoins domestiques de Bangui, ville choisie comme capitale de la future République mais aussi son poumon.

L’énergie hydraulique permet de fabriquer de l’électricité dans des centrales hydroélectriques grâce à la force de l’eau. Cette force dépend soit de la hauteur de la chute soit du débit du cours d’eau. Une centrale hydroélectrique est donc construite, en 1953 et inaugurée en 1955, près des chutes naturelles de la MBALI à BOALI d’une capacité initiale de 7000 MW pour la ville de Bangui avec une population de cent mille (100 000) habitants à l’époque. Aux indépendances la capacité de production électrique était de 20 MW, tant au Tchad qu’en Oubangui-Chari.

Au bout de soixante d’indépendance, la production d’électricité est restée la même, pendant que la population a été multipliée par 10, à un million (1 000 000) d’habitants. Un projet d’augmentation de capacité est en cours pour porter la capacité à 50MW. Au Tchad voisin, pendant la même période, la capacité d’alimentation électrique est passée de 20 MW à 100 MW grâce au thermique et au pétrole..

Pour évacuer les productions nationales et les matières premières, un port est construit et équipé, de façon moderne avec un port d’accostage de 118 mètres et des entrepôts de marchandises, pour un trafic annuel de 180 000 tonnes de marchandises. Deux autres ports ont été créés pour les produits pétroliers, à KOLONGO sur l’Oubangui avec un étiage de six mois par an de juin à décembre et une capacité de stockage de 45 000 m3, portée en 2020 à 50 000 m3 et le port pétrolier de SALO sur la SANGHA avec un étiage de trois mois par an d’octobre à décembre et une capacité de 1 500 m3 portée à 3 500 m3 en 1995. Quelles sont les infrastructures nécessaires mises en place pour soutenir l’économie ?

Il est à noter que le port amont servait à évacuer, tant les productions de l’Oubangui-Chari que celles du Tchad où, les transporteurs routiers UNIROUTE et UNITCHADIENNE venaient régulièrement chercher ou déposer les marchandises , en provenance ou en partance vers le port congolais de Pointe-Noire, via le port de Brazzaville et le chemin de fer Congo-océan (CFCO) en ce qui concerne les marchandises.

Les hydrocarbures nous arrivent du port de Matadi au RD-Congo par des pipelines ou par trains ONATRA jusqu’aux entrepôts pétroliers de MASINA à Kinshasa où sont chargées les barges de la SOCATRAF pour remonter le fleuve soit sur l’Oubangui jusqu’à Bangui, soit sur la Sangha jusqu’à Salo. Le problème de communication joue un rôle primordial dans l’économie d’un territoire, la voie principale était constituée par l’axe fluvial Oubangui-Congo, long de 1 300 KM de Bangui à Brazzaville. Il existait aussi un trafic national fluvial pour le transport des passagers et des marchandises entre Bangui et Bangassou et Bangui-Brazzaville. L’Oubangui fut aussi un grand axe de civilisation du territoire par où les différentes migrations ont été effectuées pour former la nation oubanguienne.

La langue Sango, langue de tribus de pêcheurs qui pratiquaient le commerce de poissons le long du fleuve a été véhiculé, par le même vecteur et est devenu un élément intégrateur de la société. Elle est aussi parlée de Bangui à Brazzaville et Kinshasa ainsi qu’à Fort-Lamy et Fort-Archambault au Tchad. Une vingtaine d’aéroports ont été construits, dont Bangui pour desservir le territoire. L’avenue des Martyrs est d’ailleurs la piste d’atterrissage de ce premier aéroport. Retenons au passage, que Bangui était retenue comme base arrière de repos des Forces Françaises Libres Aériennes, pendant la deuxième guerre mondiale, où venaient se reposer les pilotes après des heures de rudes combats contre les allemands. Nous avons vu plus haut, que la culture du coton a été introduite en 1918 en substitution à l’abandon de la cueillette de l’hévéa, après le boom du caoutchouc de 1921.

Pour cela, Auguste Lasalle développe, en quatre ans, le réseau routier, et construit 5000 kms de route. Aux indépendances le réseau routier avait doublé et était long de 11 000 kms. Soixante ans plus tard le réseau n’est que de 18 000 kms ! L’Oubangui-Chari était un pays essentiellement agricole et pouvait aussi mettre en place des activités industrielles valables du fait de ses grandes possibilités en énergie électrique et hydraulique et donc à l’industrialisation qui sera, naturellement tournée vers la transformation des produits agricoles.

Quelles sont les premières industries implantées en Centrafrique ?Les principales industries de base au départ sont celles du coton et du bois. Les cotonnades constituent pour la plupart des pays d’Afrique la dépense la plus lourde dans les importations. L’industrie cotonnière en 1926, la Société de coton du Congo, installe une usine d’égrenage à Boali. Cette société deviendra plus tard la COTONFRAN (Coton de France) Elle prendra ensuite le nom de Industrie Cotonnière en Oubangui Tchad (I.C.O.T.).

L’Industrie Cotonnière Oubangui-Tchad (I.C.O.T.) a été créée pour les besoins de l’Oubangui-Chari et du Tchad en cotonnades. L’une des quatre usines implantées en Afrique francophone, avec celle De Dakar au Sénégal, de Bouaké en Côte d’Ivoire et d’Antsirabé à Madagascar, a été construite en Oubangui-Chari à Boali sur le site de la Mbali à proximité de la centrale hydroélectrique. Les premiers mètres de tissus ont été fabriqués en 1953.

L’usine est surnommée Gboudou par les autochtones et produisait, par an, 453 000 mètres de tissus écrus, appelés marcani ou américani. Ce tissu servait de base pour faire les teintures de pagnes, mais aussi servait aux musulmans comme linceuls pour enterrer leurs morts. Aux indépendances l’usine prendra le nom d’Industrie Cotonnière en Centrafrique (I.C.C.A).

Le colonisateur l’avait bien compris, la plus grande usine au monde, fabricant la cotonnade pour les africains demeure VLISCO en Hollande avec les pagnes WAX introduits en Afrique à partir de l’Indonésie et de la Malaisie. Des petites unités de production d’huile raffinée des graines de coton ont été créées à proximité des plantations pour la transformation des graines de coton en huile. La principale était à Guiffa à Dékoa dans la KEMO. Les tourteaux pouvaient être utilisés pour les besoins de l’élevage ou comme combustibles.

L’usine UCATEX sera créée plus tard, sur les centres de l’ICCA, pour la fabrication des tissus.

L’industrie du bois

L’industrie du bois était en plein essor et liée à une exportation vers les pays voisins. Les ventes de grumes ont sextuplé de 1938 à 1960 par contre celle des produits transformés est stagnante.

L’industrie du bois travaillé reste insuffisante et on importait toujours des allumettes et des meubles en bois de Suède. Pourtant, on aurait pu au contraire, cesser d’en exporter, si on formait des artisans compétents et créer les ateliers équipés de matériels adéquats.

Cependant pour éviter ou limiter l’importation des matériaux de constructions plus chers, le colonisateur a initié la construction de maisons en bois sur le modèle des chalets présents dans les montagnes en Occident. On peut encore en voir quelques vestiges qui tiennent encore debout, à Mbata dans la Lobaye et à Nola dans la Sangha Mbaéré sur le site d’EFBACA.

Une usine de planches et de déroulés de bois en contre plaqués s’est installée dans la Lobaye.

L’industrie du café

Des usines équipées se sont installées auprès des plantations pour le conditionnement des récoltes. La principale était café SATO avec en plus une usine de torréfaction. Actuellement une société, IMPACT INVESTMENT, basée à Amsterdam en Hollande, a investi la somme de 250 000 dollars dans le café centrafricain avec la création de café GBAKO pour torréfier et vendre le café dans les pays voisins.

L’industrie du caoutchouc.

Le premier produit d’exportation de l’Oubangui-Chari, avant le bois et le coton fut le caoutchouc. D’une simple cueillette artisanale, le secteur s’est développé et s’est organisé industriellement pour produire jusqu’à six cent (600) tonnes par an de produits, exportés intégralement vers l’Occident. En 1921, après la première guerre mondiale, le caoutchouc oubanguien était le premier sur le marché mondial et a opéré un boom économique du moment.

L’industrie du tabac

L’industrie du tabac était gérée directement par la SEITA, société française du tabac.

L’usine est implantée à Gamboula dans la Mambéré-Kadéi, et permettait de fabriquer des cigarillos appelés « Fleurs de savane de Centrafrique», de petites cigares, très appréciés des voyageurs et commercialisés en Occident et sur les vols Air France et Air Afrique. SEITA est le premier acheteur du marché français de la vape et du tabac.

La société CETAC naîtra sur les cendres de la SEITA ; Elle a aujourd’hui disparu.L’industrie laitière. Le colonisateur a implanté une laiterie, une petite unité de transformation des produits laitiers dans la zone de Bouar dans la Nana Mambéré, une zone qui culmine à 1400 mètres d’altitude, offrant des conditions propices pour la production. Un expert hollandais est même venu déterminer, en fonction des besoins du marché, de la qualité du lait et de toutes les conditions particulières de prix, de climat, de transport, de type de fromage à produire.

La laiterie est dotée de machines permettant la pasteurisation du lait et du beurre. Puis le colonisateur s’est efforcé de protégé ce marché local qui devrait faire concurrence aux produits importés, très appréciés du public oubanguiens. La laiterie de SARKI achetait cinq mille (5 000) litres par jour de lait, chez les femmes peules, pour fabriquer quarante-huit (48) kg de beurre et quarante-deux (42) kg de fromage pour un débouché naturel qui était d’abord, la garnison militaire française de Bouar, ensuite la colonie européenne de Bangui.

D’autres projets d’installation d’usines étaient enclenchés avec UCATEX pour la fabrication de pagnes à Bangui, la CENTRAPALM, sur la route de MBAÏKI pour production de l’huile rouge, SICPAD une savonnerie et le raffinage de l’huile de palme. Un projet d’installation d’une usine de production de sucre à NGAKOBO à côté des plantations de canne à sucre à Bambari dans la OUAKA.

L’industrie diamantifère : la Taillerie de diamants

Le secteur minier était dominé, à la veille de l’indépendance, par un groupe américain, le DIAMOND DISTRIBUTORS, qui achetait des pierres de toutes origines (RCA, Côte d’Ivoire, Ghana, Congo, Guyane) et de toutes provenances, s’associant en joint-venture, dès 1940 à la Compagnie Minière de l’Oubangui Oriental et signait un contrat exclusif en 1946 pour la commercialisation de ces productions et les écouler sur les marchés de Londres, Toronto, Chicago, Anvers, Paris et Tel-Aviv. Elle intervient comme une holding. Elle va racheter les parts locales et internationales de la Compagnie Minière de l’Oubangui Oriental et de la Compagnie Diamants du Dar-Chaïla. Elle va ensuite créer et gérer, la Taillerie Nationale de Diamants pour mettre en valeur et transformer le diamant brut en produit semi-fini sur le plan local en créant des emplois et en augmentant la valeur de la production.

A l’approche des indépendances, en ce qui concerne les mines, le colonisateur a cru bon de mettre en place une politique nationale du secteur pour l’accroissement de la productivité, la formation des cadres nationaux et des investissements durables. Dans cette dynamique, un organisme dénommé COMPTOIR NATIONAL DU DIAMANT, sera créée, en 1964, par le nouvel Etat pour gérer le secteur et englober la Taillerie de Diamant.

Les industries créaient de l’emploi pour les populations qui contribueront elles aussi à l’alimentation du Trésor public par les taxes sur les salaires et les impôts indirects à la consommation ainsi que les différents prélèvements.

Les industries alimenteraient elles-mêmes le Trésor Public par le paiement des droits de douanes et autres droits indirects et les impôts. Il appartient aux gouvernements successifs de faire une politique d’incitation à la plantation de ces produits de rente qui seront revendus aux principaux clients qui sont les colonisateurs et qui l’ont bien défini dans les accords entre l’Union Européenne et le groupe Afrique-Caraïbes- Pacifique, de développer la pêcherie industrielle, de développer les zones cynégétiques de la Bayanga et du Vakaga pour le tourisme. L’industrie minière ne viendra que booster, tout ce maillage économique. CECI EST LE SECTEUR SECONDAIRE DE L’ECONOMIE. Quel autre secteur a été mis en valeur avant l’indépendance ?

Tourisme

Le colonisateur placera la région Nord et Nord-Est en parc national et en réserve de chasse. L’animal le plus caractéristique est l’élan de Derby. L’administration coloniale a ouvert des pistes, construit des hôtels confortables, des gîtes d’étape, des bungalows, des terrains d’atterrissage.

Le plus beau fleuron est sans conteste le parc Saint-Floris construit en 1931 au Sud-Ouest de Birao. Ce qui aurait fait, sans nul doute de la RCA, un pays de tourisme à l’instar du Kenya et de l’Afrique du Sud. Plus tard le Président français Valery Giscard d’Estaing y venait régulièrement en safaris chasse, jusqu’à la fin de son mandat. Le parc est situé dans une zone marécageuse où il n y a presque pas de villages. Enfin, là où il y a un marché, il y a des transactions commerciales ainsi que toutes les activités connexes et les services : transports, hôtels, restaurations, banques, loisirs, centre de santé, centres d’éducation, bureaux de poste, assurance..

Dans la foulée, la brasserie Motte et Cordonnier en Afrique (MOCAF) ouvrait ses portes, en 1953, pour le divertissement, le bonheur, le bon plaisir et le bien être des oubanguiens d’abord et plus tard des centrafricains.LES SERVICES CONSTITUERONT LE SECTEUR TERTIAIRE DE L’ECONOMIE A ce niveau, on peut voir déjà apparaître la notion de capital et de travail.Depuis 1975, une nouvelle dimension s’ajoute à la réflexion avec l’apparition de l’informatique et aujourd’hui des Nouvelles Technologies de l’Information (NTIC) qui peut servir de levier de l’économie et permettre l’essor et le décollage économique. C’est à ce niveau, cerise sur le gâteau, qu’on peut parler de SANGOCOIN et aussi du secteur quaternaire de l’économie.

Le secteur quaternaire est celui qui comprend des activités nouvelles à forte valeur ajoutée de matière grise comme services de pointe en lien avec l’informatique et le numérique. C’est le domaine de la créativité, la recherche, l’informatique, le conseil, la communication et la créativité.L’économie quaternaire est l’achèvement d’un cycle de croisière, lorsque la structure économique en place est saturée et ne permet plus de réalisations de grandes envergures et de grands progrès en termes de satisfaction des besoins.Quels sont les différents types de pays selon leur économie ?L’économie d’un Etat se doit d’être une combinaison, un savant mélange de ces quatre secteurs.

D’ailleurs par le passé on disait que les pays communistes sont à forte valeur humaine et primaire. Ici la société est fondée sur la suppression du privé au profit de la collectivité. L’agriculture y est prépondérante et l’industrialisation timide. Les pays capitalistes sont à forte valeur secondaire, tertiaire et capitalistique.

L’agriculture est maîtrisée, les industries développées et puissantes comme des Etats, les services sont extrêmement développés et sont de pointe. C’est le système individualiste où chacun doit travailler pour gagner de l’argent et subvenir à ces besoins.Les pays du tiers monde, comme nous, ne sont qu’à forte valeur primaire et donc fortement agricoles. Ce sont ceux des pays qui ne font pas partie ni des pays communistes ni du bloc occidental. Ils sont classés pays très pauvres.

C’était en 1952 par Alfred SAUVY, un économiste français. Aujourd’hui, il y a eu une forte mutation économique depuis 1975 avec l’apparition des Nouvelles Technologies de l’Information et de Communication, ainsi qu’avec la chute du mur de Berlin qui a impacté le clivage Est-Ouest. Les grandes économies est-ouest se rapprochent, certains des pays pauvres ont évolué et sont rentrés dans le groupe des pays développés, d’autres ont pris de la distance pour former un club des pays émergents, d’autres, enfin restent à la traîne et sont désormais qualifiés de pays les moins avancés.Les pays les moins avancés tirent l’essentiel de leurs recettes d’exportation de leurs ressources budgétaires d’un petit nombre de produits primaires et sont donc vulnérables à toute détérioration des termes de l’échange due à des chocs extérieurs.

Les pays dits émergents ont dépassé le secteur primaire et agricole et ont développé le secteur secondaire et ont un secteur tertiaire très développé. L’émergence est plus économique que sociale et ne se traduit pas pour autant par l’amélioration des conditions de vie des populations.L’émergence peut se traduire par une croissance et pas un développement. Elle est possible qu’en intégrant le système capitalistique. Or le développement est compatible avec les économies planifiées.

Le secteur quaternaire est le dernier arrivé après que les trois autres se soient installés.Qu’appelle t on tissu économique ?

C’est ainsi que le tissu économique a été créé, pour permettre à la future jeune République de se prendre en charge par ses propre moyens qui sont les taxes, les droits, les prélèvements automatiques, les impôts, au moment où les fonds FIDES, utilisés par le colonisateur pour la construction du territoire, prendront fin.Le tissu économique, c’est l’ensemble des secteurs productifs de richesses sur un territoire national. C’est aussi l’ensemble des acteurs publics ou privés institutionnels, susceptibles d’influencer sur les performances des acteurs de production.

C’est aussi l’environnement d’un marché auquel s’adressent les producteurs de biens et de services. Les structures du tissu économique varient selon qu’on soit dans les pays développés ou que l’on soit en pays en voie de développement. Dans les pays développés, le tissu économique sera composé à forte majorité d’entreprises structurées et développées, alors que dans nos Etats en voie de développement ce sera la taxation sur les exportations de matières premières. Ce sera les recettes fiscales produites par ce tissu économique qui viendront alimenter la caisse du Trésor Public par différentes taxations.

Qu’appelle t on recettes publiques ?

Les recettes publiques sont l’ensemble des prélèvements obligatoires, des recettes perçues dans un Etat, par les administrations publiques financières. Elles se constituent essentiellement des impôts, des taxes, des cotisations sociales, des douanes. L’Etat peut parfois, selon les besoins, et en complément des fonds propres, recourir aux emprunts publics pour le financement des dépenses publiques. L’Etat peut aussi recevoir des subventions et dons de la part des partenaires en développement. Les ressources publiques sont constituées de ressources fiscales et non fiscales qui seront prélevées auprès des entreprises et des ménages au profit de l’Etat. Les recettes fiscales couvrent généralement 95% des recettes totales d’un pays.Les recettes publiques servent à couvrir les différentes dépenses de l’Etat et qui sont :Les dépenses de fonctionnement (salaires…) ;Les dépenses d’investissement (routes, écoles, hôpitaux produits agricoles…);Les dépenses pour le remboursement des dettes contractées.

A ce niveau, comment peut-on développer un pays rien qu’avec le SANGOCOIN, sans pour autant suivre tout le processus décrit plus haut ?

« Le syndrome de l’habit de l’empereur », c’est de croire que le BITCOIN est la panacée et que le processus décrit plus haut n’est que du vent. Je continue mon raisonnement par l’absurde, en établissant un tableau récapitulatif des différentes recettes obtenues sur les exportations plus haut. Je répète que c’est une fiction, juste un exercice qui reprend les meilleures productions jamais réalisées en R.C .A et qui servent de base de données. Si nous avons continué à améliorer nos performances passées en matière de productions, nous ne serions pas classés pays pauvres aujourd’hui. En exemple, le budget 2023 a été révisé à hauteur de 120 milliards représentant uniquement les fonds propres sans les appuis budgétaires extérieurs. La masse salariale mensuelle s’élève à 6,8 milliards, cela nous donne, 81,6 milliards par an soit 68% du budget révisé. Ce qui revient à dire que les taxes collectées sur les cinq millions de centrafricains servent uniquement à payer le salaire de 22 000 fonctionnaires, ce qui n’est pas viable à terme. C’est comme si vous gagnez 120 000 francs par mois et que vous payez votre domestique à 80 000 francs par mois : vous devenez ainsi l’esclave de votre domestique. Les 40 000 francs restant ne suffiront même pas à conjuguer les cinq verbes du MESAN (se loger, se soigner, s’éduquer, s’habiller et se nourrir), pour une famille. Dans ce cas d’école, le gouvernement ne pourra même pas prévoir des investissements dans les infrastructures de base pour améliorer les conditions de vie, ni dans l’agriculture pour relancer les cultures en achetant des plants, des engrais et autres intrants, ni dans les nouvelles cultures porteurs telles que l’anacardier récemment introduit en Afrique de l’Ouest et le blé tropical pour remplacer le blé européen et qui permet de pousser la réflexion sur des futures industries, appelées minoteries.

En me basant sur les différentes définitions données, sur les recettes d’une Nation, et en faisant une simulation, par rapport à ce que j’avais décrit plus haut, comme recettes potentielles sur les exportations de notre Pays, à partir de certaines performances réalisées dans le passé et qui peuvent servir aujourd’hui de références, En prenant comme hypothèse de travail de maintenir cette performance sinon l’améliorer, je me suis amusée à établir un budget fictif, qui peut culminer à 450 milliards dans des conditions de bonne gouvernance et de transparence totale. Cette performance est réalisable puisque déjà atteinte en d’autres temps. Il paraît qu’avec des « Si », on mettra Paris en bouteille, mais parfois les « Si », peuvent être des références pour se fixer des défis, booster les énergies, faire un dépassement de soi, se fixer des objectifs, travailler, pour atteindre une certaine croissance de notre économie, avoir de bons résultats pour prétendre entrer, à terme dans le groupe des pays émergeants.

Tableau Récapitulatif

Je répète que ce tableau est une fiction qui reprend les meilleures performances de productions pour les principaux produits d’exportation et les taxes collectées sur les hydrocarbures et qui ont servis d’hypothèses de base de ce travail.

Quel est votre constat ?

On peut constater que, dans des conditions de transparence, ces principaux agrégats produisent une richesse de l’ordre de 6 911 milliards et une recette fiscale de 459 milliards. De quoi rêver, par rapport aux 200 milliards de budgets séculaires et aux 120 milliards de 2023 et peut nous servir à couvrir nos besoins d’investissement à la grande satisfaction, enfin des 5millions de centrafricains.

Par madame Marie-Claire BITOUANGA

Le Quotidien de Bangui

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