Ces structures auront en charge la sécurisation des recettes fiscalo-douanières collectées avant leur transfert dans le compte unique du trésor.
La mise en œuvre des réformes visant à renforcer la capacité de collecte et de sécurisation des recettes fiscales en République centrafricaine (RCA) a permis à l’Etat de revoir à la hausse ses ambitions de collecte des recettes intérieures à 160 milliards Fcfa en 2024, après 140 milliards Fcfa l’année dernière. Pour l’exercice budgétaire qui commence, le président de la République, Faustin Archange Touadera, a instruit le gouvernement de maintenir le cap et de travailler en bonne intelligence avec les partenaires techniques et financiers pour poursuivre le chantier des réformes restantes, notamment une meilleure collecte des droits et taxes, la poursuite de la digitalisation de toutes les administrations financières afin de sécuriser les recettes de l’Etat et aussi lutter contre la fraude et la corruption. Après sa récente réhabilitation, en décembre 2022, les autorités ont rendu opérationnel le port sec de Pk 26, situé sur le corridor Beloko-Bangui, à 26 kilomètres de la capitale, et mis en place un système de tracking des marchandises à destination du pays par géolocalisation ; en plus de l’introduction des dispositifs d’inspection non intrusive par l’acquisition des scanners.
Pour le gouvernement, ce système permet de renforcer le dispositif de captation des recettes sur le cordon douanier. Dans la même logique de mobilisation crescendo des ressources intérieures, il prépare le déploiement de banques commerciales sur le site du port sec. Le 05 janvier, le directeur de cabinet du ministre des Finances et du Budget, Wamata Yambouka, a présidé sur le site une réunion avec toutes les parties prenantes, à l’effet d’examiner les obstacles et trouver les voies et moyens de les lever. « La bancarisation des recettes fiscalo-douanières n’est pas une option. Tout doit être mis en œuvre pour que les banques soient déployées au niveau de Pk 26 et que l’argent collecté soit sécurisé, transféré et déposé sur le Compte unique du trésor (CUT). L’élargissement de la bancarisation des recettes domestiques de l’Etat est une approche qui contribuera sans nul doute à la maximisation de recouvrement desdites recettes, car les encaissements seront biens canalisés et sécurisés par les banques », assure Wamata Yambouka.
En septembre 2023, les autorités centrafricaines et le Fonds monétaire international (FMI) ont conclu un accord au titre de la première revue du programme soutenu par la facilité élargie de crédit. L’institution de Bretton Woods considère estime en effet que la mobilisation optimale des recettes fiscales, tel que souhaité par le gouvernement, dépend non seulement de la réussite des campagnes d’importation de carburants, mais aussi de l’adoption de la nouvelle loi organique portant prévention et répression de la corruption, qui est une avancée importante dans le processus d’assainissement du cadre de gestion des finances publiques. Les autorités se sont également engagées à renforcer les institutions œuvrant pour le respect de la bonne gouvernance, telles que la Cour des comptes et l’Agence nationale d’investigation financière (Anif).
Ecomatin