(Agence Ecofin) – Selon des sources du ministère ivoirien des Finances et du Budget, le paiement anticipé des salaires du secteur public n’a rien d’exceptionnel, c’est même une pratique courante. Cette mesure évite les retards de paiement pendant le débat sur la Loi de finances au parlement. Les diverses interprétations qui circulent dans les réseaux n’auraient donc aucun fondement.
Selon des sources du ministère des Finances et du Budget de Côte d’Ivoire, il n’y a « rien d’alarmant » concernant le paiement anticipé des salaires des travailleurs du secteur public, qui fait l’objet de nombreuses rumeurs actuellement à Abidjan, la capitale économique du pays, ainsi que dans plusieurs pays francophones d’Afrique subsaharienne. D’après les informations recueillies par l’Agence Ecofin, il s’agit « d’une pratique courante depuis des décennies ».
On apprend que cette procédure « permet au ministre des Finances de régler les salaires des fonctionnaires et agents de l’État en fin d’année, période où la loi de finances est justement débattue au parlement. Cette démarche, faisant l’objet de régularisations ultérieures, évite tout retard dans le paiement des salaires ».
Ces clarifications surviennent alors que sur les réseaux sociaux, la note de régularisation a été largement partagée, laissant entendre que le gouvernement ivoirien, sous pression, paierait rapidement les salaires de janvier et février 2024 en raison, pour les uns, des perturbations attendues dans le cadre de la CAN, et pour les autres, d’un projet de mise en œuvre avant fin janvier de la monnaie commune annoncée par les trois pays sahéliens de l’UEMOA, actuellement dirigés par des militaires ayant pris le pouvoir par la force.
Les partisans de cette dernière théorie soutiennent que, une fois la monnaie de l’alliance sahélienne en circulation, le FCFA perdrait de sa valeur. Ainsi, le paiement anticipé des salaires serait une mesure pour en atténuer l’impact.
Pour l’instant, aucune information précise n’est disponible sur l’évolution de ce projet monétaire. Et d’ailleurs le Mali est mentionné parmi les pays qui procéderont à des émissions sur le marché monétaire de l’UMOA dès ce mois de janvier 2024.