Beac : le Cameroun réduit à 75 milliards de FCFA ses objectifs de mobilisation sur les titres publics à long terme

Finance

(Investir au Cameroun) – La mobilisation des ressources à maturité longue sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) est un problème pour l’Etat du Cameroun, a-t-on appris le 15 février 2024, au cours de la cérémonie de présentation aux investisseurs du plan de financement de l’État du Cameroun pour l’exercice 2024 par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze. « On souhaiterait avoir des émissions des OTA (Obligations du Trésor assimilables) de 10 ans, de 7 ans. L’année dernière et l’année surpassée, on avait des objectifs de mobilisation de 100 milliards. Mais, le marché n’a pas suivi. Cette année, on a ramené à 25 milliards de FCFA les objectifs de mobilisation pour les OTA de 10 ans. Pour les OTA de 7 ans nous sommes à 50 milliards de FCFA », a expliqué le chef de la division des études et analyses de la dette publique à la Caisse autonome d’amortissement (CAA), Guillaume Thierry Siewe.

En fait, ces emprunts de longue maturité n’attirent pas les investisseurs de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale et Tchad). « Les investisseurs semblent préférer des engagements sur le court terme en lien avec leur perception du risque pays sur le long terme. D’autres préfèrent limiter leurs expositions à leur plan de trésorerie », a expliqué Louis Banga Ntolo, directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac). Aussi, « dans le marché, il y a des contraintes économiques, politiques, fiscales. Il y a les chocs extérieurs qui ne dépendent pas de nous et qui font en sorte que la mobilisation de ces ressources n’est pas très évidente », explique Pr Kelly Mua Kingsley, directeur des opérations financières de l’État au ministère des Finances.

Pourtant, avec des levées de fonds de maturités longues, les rendements sont plus élevés que celles de maturités plus courtes, compensant ainsi l’investisseur pour son exposition accrue au risque de taux d’intérêt, apprend-on. Par ailleurs, les financements mobilisés grâce à ces titres donnent un temps suffisamment long à l’État pour éponger sa dette et répondre à ses besoins de financement élevés.

Aujourd’hui, les autorités travaillent avec les acteurs du marché, du secteur bancaire et même les opérateurs économiques afin de trouver des instruments qui puissent intéresser toutes les couches de la population. « Il faut élargir par exemple la base des investisseurs. Il faut éduquer les populations parce qu’il y a des gens qui ont des ressources, mais qui ne savent pas comment les placer », indique le Pr Kelly Mua Kingsley. Les acteurs proposent aussi la facilitation de l’accès au marché des non-résidents, notamment les investisseurs internationaux, par une bonne politique de change, la cotation en continu des titres, la création de nouveaux produits, la digitalisation du processus de transactions…

Sandrine Gaingne

Read Previous

CEMAC : Les investisseurs boudent les premiers Bons du Trésor de la Banque centrale

Read Next

Cameroun : réaction du gouvernement camerounais suite à la hausse des prix des carburants

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Most Popular