AMNESTY INTERNATIONAL
RÉACTION
République centrafricaine : L’ex-président François Bozizé doit répondre de
crimes contre l’humanité devant la justice
30 avril 2024
En réaction à l’annonce publique par la Cour pénale spéciale de la République
centrafricaine de l’émission d’un mandat d’arrêt à l’encontre de l’ex-président
François Bozizé, Samira DAOUD, Directrice régionale d’Amnesty International
pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, a déclaré :
« La délivrance de mandats d’arrêt à l’encontre de suspects de haut niveau tels
que François Bozizé constitue une étape très encourageante dans la quête de
justice pour les victimes des nombreux crimes commis en République
centrafricaine. Cependant, la Cour pénale spéciale (CPS) ne pourra remplir son
rôle d’enquête et de poursuite des responsables des nombreuses atrocités
commises dans le pays que si les autorités nationales et tous les États coopèrent
pleinement. »
« Amnesty International appelle les autorités de la Guinée-Bissau, où réside
actuellement François Bozizé, à mettre en œuvre ce mandat en l’arrêtant et en le
remettant sans délai aux autorités centrafricaines en vue de sa comparution
devant la CPS. »
« Au moins 25 mandats d’arrêt ont déjà été émis par la CPS, pour lesquels les
suspects sont toujours en fuite. Qu’ils se trouvent en République centrafricaine ou
dans les pays voisins, tous doivent être arrêtés et traduits devant la CPS. »
Contexte
La Cour pénale spéciale est une cour hybride instaurée en République
centrafricaine à partir de 2018. Elle est constituée de juges et de personnel tant
centrafricains que non centrafricains. Elle a été créée pour enquêter, poursuivre et
juger les crimes les plus graves commis depuis 2003.
Le 30 avril 2024, la CPS a communiqué publiquement concernant l’émission
d’un mandat d’arrêt à l’encontre de l’ex-président François Bozizé, pour de
multiples chefs d’accusation de crimes contre l’humanité qui auraient été commis
entre février 2009 et mars 2013 durant sa présidence. Le communiqué de presse
de la Cour confirme que le suspect vit actuellement en Guinée-Bissau.
En 2020 et 2021, Amnesty International a publié deux rapports analysant les
défis auxquels la CPS est confrontée. L’organisation a appelé à un soutien accru à
la Cour et à une plus grande transparence.
Pour plus d’informations ou pour organiser une interview, veuillez contacter le
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