Unique candidat déclaré de l’Afrique centrale pour le poste de président de la Banque Africaine de Développement (BAD) dont l’élection est prévue en 2025, le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, ancien gouverneur de la Beac, a reçu le soutien, à l’unanimité, des pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac).
L’Afrique centrale a son candidat pour l’élection du prochain président de la Banque Africaine de Développement (BAD), prévue en 2025. Il s’agit du Tchadien Abbas Mahamat Tolli. L’ancien gouverneur de la Beac va ainsi bénéficier du soutien des 11 pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac), lors de ce scrutin. L’annonce a été faite au terme de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de cette institution, tenue le 9 mars à Sipopo, en Guinée Equatoriale.
Ainsi, ayant pris acte de l’ambition d’Abbas Mahamat Tolli, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Ceeac s’est engagée « à lui apporter tout son soutien en tant que candidat unique de l’Afrique centrale au poste de président du groupe de la BAD et appelle à la solidarité de la communauté des États membres ainsi qu’à l’appui des autres pays africains à cette candidatures », indique le communiqué ayant sanctionné la session.
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L’engagement pris par les dirigeants des pays de la Ceeac renforce la crédibilité de la candidature d’Abbas Mahamat Tolli, après le consensus obtenu auprès des chefs d’Etats de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (Cemac), une autre organisation sous-régionale dont les six pays qui la composent (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, Centrafrique et Tchad) font partie intégrante de la Ceeac, en compagnie de l’Angola, la RD Congo, le Rwanda, le Burundi et Sao Tomé & Principe.
L’Afrique centrale renouvelle donc son soutien au Tchad, après l’échec en 2015 de Bedoumra Kordjé, qui avait été vaincu par le Nigérian Akinwumi Adesina, l’actuel président de la BAD et dont le mandat expire en août 2025. Tirant les leçons du passé, la cinquième économie de la Cemac s’y est prise plus tôt pour éviter d’autres candidatures au sein de la région. Désormais, il est question pour Abbas Mahamat Tolli d’aller à l’assaut des autres pays et régions du continent, et des actionnaires de l’institution, se trouvant à l’extérieur.
Un homme d’expérience
Le natif d’Abéché est un homme d’expérience. A 51 ans, il dispose en effet d’un CV impressionnant. Dans son pays, le diplômé de l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Paris et de l’université du Québec (Canada) a géré les portefeuilles ministériels des Finances (2006 – 2008) et des Infrastructures et de l’Equipement (2011 – 2012), après avoir été le directeur de cabinet du défunt président Idriss Deby Itno. Et dans la sous-région, il a dirigé la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) et la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac).
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Sous sa direction à la tête de la banque centrale, le marché des titres publics (bons et obligations du trésor) a connu une croissance significative, avec une augmentation de plus de 592,3% entre 2016 et 2023, passant de 916,1 milliards de Fcfa en 2016 à 6 342,1 milliards de Fcfa à fin d’octobre 2023. Son leadership a également contribué à l’évènement d’un marché financier unique en zone Cemac, avec la création d’une bourse des valeurs régionale (Bvmac) au Cameroun. De plus, la mise en place de nouvelles réglementations en matière de changes a permis de reconstituer les réserves de change. Ces réalisations et succès constituent des arguments solides à présenter aux électeurs de la BAD, une institution jamais dirigée par un ressortissant de l’Afrique centrale, depuis sa création en 1964.
Ecomatin